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Y-Peer : Un modèle de jeunes en action face à la pandémie Covid-19 au Maroc

Si vous lisez cet article depuis votre portable ou votre ordinateur c’est parce qu’une bonne partie de votre quotidien se déroule sur internet. Comme des millions d’autres personnes, les écrans font partie intégrante de nos vies. Une réalité accentuée par la pandémie Covid-19. Effectivement, les ordinateurs se sont ouverts pour assurer la continuité de l’éducation lorsque les écoles avaient fermé et le net est devenu une source incontournable pour suivre les développements de la pandémie. Cette transition fût douloureuse à la lumière du témoignage de la bénéficiaire du programme Y-PEER, Imane Derrazi, 20 ans: "Ça été dur. Soudainement tout s’est arrêté. J’ai dû retourner vivre chez mes parents pendant une année, certains professeurs nous envoyaient des pdf ou bien n’arrivaient tout simplement pas à enseigner à distance. Le premier mois a été marqué par une période de dépression." Imane Derrazi Ce nouveau mode de vie fortement lié à l’utilisation des nouvelles technologies a également été accompagné par une prolifération de dangers face auxquels la jeunesse marocaine devait être encore plus prudente. « Il y a un grand nombre de personnes qui ignorent totalement les risques qu’ils encourent sur internet. Moi par exemple, j’utilise mon ordinateur tous les jours mais avant je ne connaissais pas les dangers de l’addiction, de l’usurpation d’identité, du piratage etc» se rappelle Imane qui passait un plusieurs heures sur les réseaux sociaux à faire défiler les publications. "Nous devons les aider à appréhender cette nouvelle réalité ". déclarait la directrice générale de l’UNICEF, Henrietta Fore. Si les exemples de dangers liés à la mauvaise utilisation d’internet sont nombreux, les moyens pour y pallier le sont tout autant. À commencer par la sensibilisation et la transmission de connaissances. C’est effectivement la réponse que l’association Y-PEER PETRI Morocco a adressé pour prévenir de l’impact de la COVID-19 sur les jeunes et leur utilisation d’internet. Exécuter le programme, notamment grâce à l’appui technique d’UNICEF Maroc et au financement de USAID Morocco, a permis de former plus de 60 enseignants.e.s qui ont été sensibilisé.e.s aux mécanismes d’interventions sociales concernant la santé mentale chez les enfants et les adolescent.e.s durant et post-COVID-19. « Les étudiant.e.s étaient absolument enthousiastes durant les sessions. Ils/elles étaient 100% impliqué.e.s parce qu’ils/elles pouvaient exprimer leurs pensées dans le cadre de discussions informelles où la notion d’autorité n’existait plus. » se réjouit Chakour Alami, enseignant de pair.e.s et professeur d’anglais qui a été partie prenante à cette initiative. Il insiste particulièrement sur le fait que toutes et tous ont, non seulement le droit d’écouter mais également celui de participer et de partager. A cela, l’enseignante Majda Stitou, également formée par le programme de Y-PEER, ajoute : "Les élèves sont toujours curieux et souhaitent en savoir davantage. Il y a une véritable participation lors des sessions de proximité. Nous sommes proches d’eux, il est donc plus facile de transmettre les informations ". Majda Stitou Ces enseignant.e.s ont transmis leurs savoirs à plus de 320 jeunes filles et garçons, qui à leurs tours ont diffusé des messages de prévention au sein de différentes communautés. Ce projet a ainsi permis la sensibilisation directe de 1500 élèves marocain.e.s, dont Amal El Haddadi, éducatrice de pair.e.s qui a été témoin du changement de comportement de son petit frère pendant la pandémie. Dès lors, son engagement est né: "Ne conservez pas les informations pour vous mais diffusez-les autour de vous. C’est à nous de véhiculer les connaissances, de jeunes à jeunes, pour transmettre le virus du progrès et ça fonctionne. J’ai pu constater des changements concrets. Par exemple, l’un des enfants a réduit son nombre d’heures sur internet et le montrait fièrement à ses parents ". Amal El Haddadi Amal a notamment utilisé les leçons d’anglais qu’elle dispense dans sa communauté, pour transmettre des informations tant bien aux enfants qu’aux parents. Effectivement, si la sensibilisation des principa.les.aux concerné.e.s demeure une priorité, elle se doit d’être accompagnée par la participation de leurs parents pour une prise de conscience collective quant aux risques qu’encourent leurs enfants afin de mieux les préserver. A l’issue de ces sessions, un guide pratique ainsi que des fiches pédagogiques furent élaborés pour accompagner les parents, le personnel des établissements scolaires etc. dans ces nouveaux enjeux. Dans l’optique de maximiser le public touché ainsi que de rendre l’information accessible à toutes et à tous, dix capsules vidéo, disponibles en arabe, en anglais et en français, ont été réalisées. Quarante caricatures d’informations sur l’utilisation d’internet chez les jeunes ont également été dessinées et largement diffusées. Si la réussite de ce projet réside dans son approche novatrice de la diffusion de la connaissance, il demeure essentiel de rappeler le rôle tout particulier donné à la jeunesse. En renforçant leurs participations, ils/elles ont incarné le changement des comportements à risques de leur pair.e.s. "Il y a cette volonté de transmettre des informations entre des personnes qui partagent les mêmes caractéristiques sociales, d’âges etc. cela facilite la transmission parce qu’entre nous, nous parlons le même langage. Il est vraiment important d’avoir accès à l’information pour être capable de s’en protéger. Je suis persuadée que tout accompagnement aura un résultat positif pour la génération qui arrive " témoigne également Aya El Ouhabi, éducatrice de pair.e.s qui poursuit ; "J’ai pu développer des compétences notamment en communication. Je pourrai les utiliser dans le milieu professionnel ". Aya El Ouhabi Aya tout comme Amal ainsi que l’ensemble des éducateurs.trices de pair.e.s ont effectivement participé à la création d’une campagne digitale mené par Y-PEER PETRI et son partenaire technique UNICEF Maroc. Cette sensibilisation de grande ampleur portant sur la prévention contre la COVID-19 et ses impacts secondaires, la promotion des bonnes pratiques ainsi que l’utilisation saine d’internet, fût menée sur plusieurs réseaux sociaux (Tik Tok, Facebook, LinkedIn, WhatsApp, Instagram et Twitter). Plus de 2.500.000 personnes furent touchées par cette campagne de sensibilisation notamment Imane Derrazi. C’est effectivement grâce à l’investissement des réseaux sociaux que la jeune bénéficiaire a croisé le chemin de Y-PEER. "J’ai été fascinée par le travail de Y-PEER que j’ai découvert sur leur page Facebook. C’est également là que j’ai vu les formations que l’association proposait à Tétouan. J’ai alors décidé de m’y inscrire. Mon professeur m’a beaucoup aidé en donnant des noms de sites internet, des outils pour se protéger etc. J’ai alors commencé à m’interroger et à considérablement modifier ma manière d’utiliser internet. Grâce aux méthodes d’éducation de Y-PEER, j’ai non seulement appris beaucoup sur mon propre usage mais j’ai également pu transmettre ". Imane Derrazi Alors que ce programme a invité toute une génération à prendre la parole en son nom, il s’agira de persévérer afin d’éviter que la chaîne de connaissance et de prévention ne se brise. Zouhir Adaoui, président de Y-PEER PETRI appelle d’urgence à généraliser cette campagne de sensibilisation au niveau de l’ensemble de la société marocaine : " A la vue du dynamisme de la digitalisation des contenus, nous devons constamment nous adapter et persévérer pour adopter une véritable philosophie de transmission ". Zouhir Adaoui

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